Notre analyse économique et financière

• Aux États-Unis, les signes de ralentissement de la demande domestique se multiplient. Lors du mois de mai, les ventes au détail ont faiblement rebondi, les promesses de ventes immobilières ont atteint leur plus bas historique, et les mises en chantier ont décliné. Le taux de chômage est remonté à 4,0% tandis que l’inflation est repartie à la baisse (à 3,3%). Si des gouverneurs de la Fed restent encore prudents sur les perspectives d’assouplissement monétaire, les données de mai renforcent la probabilité d’une première baisse de taux à l’automne.

• En zone euro, les enquêtes PMI ont baissé en juin après cinq mois d’amélioration consécutive. Si l’activité reste déprimée dans l’industrie, elle se maintient en expansion dans les services. Le rebond de l’inflation à 2,6% en mai devrait être temporaire. Après une première baisse de taux en juin, la BCE veut prendre son temps avant un nouvel assouplissement monétaire en raison d’une croissance des salaires encore dynamique. 

• Enfin, au Royaume-Uni, la baisse de l’inflation en mai (à 2,0%) a conforté les anticipations de marché d’une première baisse de taux au mois d’août, dans un contexte de légère remontée du taux de chômage.

Marchés monétaires 

• Lors de sa réunion de politique monétaire du 12 juin, la Banque Centrale Européenne a décidé de baisser ses taux directeurs de 25bp pour porter son taux de dépôt à 3,75%. La BCE a ainsi acté une divergence de politique monétaire entre nouveau et vieux continents alors que la Fed conserve son approche restrictive. Stable depuis septembre 2023, l’€STR passe ainsi de 3,90% à 3,65%. L’Euribor 3 mois suit la même tendance en atteignant 3,70%.

Marchés obligataires 

• Les rendements obligataires à 10 ans ont rebondi en juin, le taux des obligations françaises passe de 3,18% à la fin mai à 3,26% au 28 juin. La résurgence du « risque politique » participe de cette tension sur les rendements souverains. Les marchés craignent de possibles dérapages budgétaires. La France n’est pas le seul pays de la zone euro à subir ces craintes. L’Italie connaît également un élargissement de sa prime de risque contre l’Allemagne qui atteint désormais 150pb. Le marché des obligations privées est également sous tension et connaît une contreperformance au mois de juin 2024.

Marchés actions  

• Les marchés actions des pays développés ont divergé au mois de juin. Si les actions américaines poursuivent leur hausse, le risque politique pèse sur les valorisations des principaux indices européens. Le CAC 40 est le premier touché par cette aversion en chutant de plus de 6%.

Note​ rédigée par la direction de la recherche économique AG2R LA MONDIALE.

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