Interview de Damien Zaversnik - Conseiller à la Cour des comptes et Administrateur territorial

Réalisée le 8 juin 2022
" Avoir un réseau solidaire d’agents publics engagés le plus large possible, dans tous les territoires et tous les corps de métiers "

Damien Zaversnik

Vous êtes conseiller à la Cour des comptes et administrateur territorial. Comment se déroule une journée type finalement ?

Si je devais donner un mot pour rassembler la diversité du quotidien à la Cour, ce serait « investigation ». Tout le monde a déjà entendu parler d’un rapport de la Cour des comptes, il y a derrière un travail minutieux, méthodique, d’enquête pour évaluer la performance d’une politique ou d’un organisme public. Pour informer le citoyen et nourrir le débat public, nous devons être irréprochables dans notre instruction. Nous prenons soin d’entendre les nombreuses parties prenantes dans nos contrôles, les journées sont donc riches de beaucoup d’échanges. Vous l’avez dit, je suis issu de la fonction publique territoriale. Je suis fier de ce parcours sur le terrain et dans la proximité. Cela m’a beaucoup appris et j’essaie autant que nécessaire d’intégrer un regard des territoires dans les travaux auxquels je participe. 

Pourquoi avoir décidé de rejoindre la fonction publique ?

Parce que je voulais être utile aux autres. On l’a peut être parfois oublié mais la raison d’être de la fonction publique c’est l’utilité sociale. C’est l’objectif commun que se donnent des millions de personnes dans le pays tous les matins et qu’on appelle sobrement « les agents du service public ».


Je dois aussi dire que rejoindre la fonction publique, passer les concours, n’était pas pour moi une évidence. Il n’y a aucun fonctionnaire dans ma famille, encore moins de haut fonctionnaire. Mon parcours est comme beaucoup d’autres le fruit d’un certain hasard, d’interrogations, d’échecs, de persévérance et de travail. Il n’y a pas plus de voie royale, de parcours tracé, que de fatalité. La fonction publique est riche de sa diversité et chacun peut y avoir sa place.

Vous êtes également co-président de l’association La Cordée. Pourquoi et comment cette association ?

L’association La Cordée a pour objectif de favoriser la diversité sociale dans la fonction publique. Nous accompagnons des jeunes étudiants boursiers, des préparationnaires des prépas « talents » ou des demandeurs d’emploi à réussir leur projet professionnel dans le service public. Par nos actions, nous tentons modestement de conjuguer un double enjeu fondamental : l’attractivité de nos services publics, qui s’est effondré depuis vingt ans jusqu’au point de rupture que l’on voit aujourd’hui, et la relance d’un ascenseur social qui est lui aussi dramatiquement bloqué. 

L’association célèbre ses 5 ans le 25 juin prochain. Que représente cet anniversaire ? Qu’espérez-vous pour les 5 ans à venir ?

C’est d’abord la reconnaissance d’une aventure collective. Il y a cinq ans, nous sommes partis de rien à quelques-uns dans un contexte où personne ne parlait de diversité et où il fallait presque s’excuser d’être dans le service public. Les choses ont changé et je pense que nous pouvons être fiers d’y avoir contribué. Cet anniversaire, c’est surtout un hommage à tous nos bénévoles qui donnent de leur temps pour participer à nos actions. Ce que nous nous souhaitons ? D’avoir le réseau solidaire d’agents publics engagés le plus large possible, dans tous les territoires et tous les corps de métiers commence d’ailleurs dès maintenant avec notre nouvelle campagne de mentorat !


Campagne de recrutement mentors 2022-2023.

Avez-vous une question qui ne vous a jamais été posée et à laquelle vous souhaiteriez répondre aujourd'hui ?

Je me demande souvent pourquoi j’ai quitté mon Vaucluse natal pour la région parisienne. Et bien je n’ai pas encore vraiment trouvé la réponse !

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