Qu’est-ce que la perte d’autonomie ou dépendance ?

La France compte aujourd’hui 1,3 million de personnes en situation de dépendance. Et ce chiffre pourrait doubler d’ici 2060. L’accompagnement et la prise en charge des personnes dépendantes est donc un enjeu important des décennies à venir. Pour mieux comprendre la dépendance, il est important de la définir. 

La personne autonome est une personne qui agit et décide seule, sans recours à une aide, elle peut vivre de manière indépendante, dans un appartement en résidence senior par exemple. À l’inverse, la dépendance désigne l’état d’incapacité pour un individu d’exécuter seul les gestes de la vie quotidienne, sans l’aide ou avec l’assistance d’une tierce personne. Il ne lui est ainsi plus possible de s’alimenter correctement, de se laver, de s’habiller ou se déplacer seul. 

La perte d’autonomie correspond aussi au fait de ne plus pouvoir effectuer des actions du quotidien de manière autonome. Il n’y a donc pas de véritable différence entre la perte d’autonomie et la dépendance qui désignent deux types de situations similaires. 
 

En revanche, on dénombre de nombreux degrés de dépendance correspondant à un éventail de situations médicales observables. C’est ce qui peut parfois rendre la frontière un peu floue entre l’état de dépendance et l’état d’autonomie. C’est pour cette raison qu’il existe plusieurs critères d’évaluation de la dépendance. Ils permettent notamment aux assureurs de constater la perte d’autonomie sur des critères relatifs à la dépendance psychique et/ou à la dépendance fonctionnelle ou physique. 

On définit bien souvent plusieurs niveaux de dépendance allant d’une perte d’autonomie partielle à une situation de dépendance totale. 
 

Une première façon de mesurer le niveau de dépendance d’un individu est d’observer les actes de la vie quotidienne (AVQ) qu’il est capable d’exécuter sans l’aide d’une tierce personne. Il en existe plusieurs : se laver, s’alimenter, se déplacer, s’habiller, aller aux toilettes. 

Selon le nombre d’actes impossibles à effectuer pour une personne, un niveau de dépendance lui sera attribué. Lorsqu’il ne peut effectuer aucun AVQ, l’individu est considéré comme présentant un état de dépendance totale. 

La perte d’autonomie peut aussi se traduire chez des personnes âgées par d’autres signes comme des changements ou des pertes d’habitudes (manque d’hygiène, oublis de s’alimenter à heures régulières, préparation des repas plus compliquée…), un isolement social ou par des altérations de l’humeur inhabituelles (état passif ou au contraire agressivité soudaine). Les risques de chute sont également plus élevés chez les personnes en perte d’autonomie, ce qui peut aggraver une situation déjà considérée comme fragile.  

Ces changements peuvent aussi permettre de détecter des maladies liées à la vieillesse comme la maladie d’Alzheimer ou la maladie de Parkinson.  
 

La grille AGGIR (Autonomie Gérontologie Groupe Iso-Ressources) est un deuxième dispositif d’évaluation du niveau de dépendance. En vigueur depuis 1997, cet outil référence pour les assureurs définit six groupes Iso-ressources classés selon un niveau d’autonomie décroissant.  

Ainsi, les personnes ayant un GIR 1 et un GIR 2 sont les personnes les plus dépendantes, celles qui restent au lit ou sont dans un fauteuil roulant. Une personne évaluée avec un GIR 6 est autonome en ce qui concerne les principaux gestes de la vie quotidienne. 

La grille AGGIR est également le critère utilisé pour définir l’éligibilité des bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Cette aide est versée aux personnes appartenant aux groupes Iso-Ressources 1, 2, 3 ou 4. Le montant de l’APA dépend du degré de dépendance, du mode d’hébergement et des revenus du bénéficiaire. Ce montant peut être réévalué à la hausse si le GIR évolue défavorablement et que la dépendance s’accentue. 
 

La prestation de compensation du handicap (PCH) est une aide versée par le département du lieu de résidence. Elle est destinée à des personnes âgées en situation de handicap de moins de 75 ans et dont le handicap a été diagnostiqué avant leurs 60 ans. La prestation de compensation du handicap propose plusieurs types d’aides : humaines (comme les aides à domicile, les aides ménagères) et techniques (pour adapter le logement ou le véhicule), mais aussi animalière (les chiens guides d’aveugle par exemple).  

Cette prestation est attribuée sous conditions de perte d’autonomie, d’âge, de résidence et de ressources financières.

Un troisième outil de mesure de la dépendance existe : celui du test médical MMSE (Mini-Mental State Examination) de Folstein, appelé aussi test de Folstein. Il aide à repérer la présence de la maladie d’Alzheimer ou d’une démence apparentée chez une personne. Il s’agit d’un test d’évaluation cognitive et des capacités mnésiques. Publié pour la première fois en 1975 par le médecin psychiatre Folstein, ce test est composé d’une trentaine de questions qui sont posées par un médecin (médecin traitant, neurologue, gériatre ou psychiatre). Il évalue les 6 fonctions cognitives suivantes :  

• les capacités d’orientation dans l’espace et le temps ; 
• les capacités d’apprentissage et la mémoire immédiate ; 
• la mémoire à court terme ; 
• l’attention et le raisonnement (les capacités en calcul mental notamment) ; 
• les capacités langagières ; 
• les habiletés motrices et praxies constructives (par exemple recopier un dessin). 

Si ce test ne permet pas à lui seul de poser un diagnostic de maladie d’Alzheimer ou de démence, c’est une aide précieuse qui vient compléter d’autres types d’examens médicaux cliniques et d’autres tests neuropsychiques. 

Envisager son avenir et celui de ses proches dépendants en toute sérénité est aussi une question d’anticipation et de prévoyance. La prise en charge d’une personne dépendante peut avoir un coût élevé et anticiper ces frais permet d’être mieux préparé le moment venu, qu’il s’agisse d’avoir recours à une aide à domicile ou à la transformation d’un logement adapté au handicap par exemple. 

Pour appliquer les garanties proposées dans leur contrat d’assurance dépendance, les assureurs se baseront sur un ou plusieurs de ces outils d’évaluation. Il est donc important de lire et de comprendre les conditions générales des contrats perte d’autonomie de votre contrat d’assurance prévoyance. Elles précisent la définition exacte d’un état de dépendance totale ou de dépendance partielle considérée dans l’offre.