Santé mentale, une urgence sanitaire et sociétale
Sujet de préoccupation croissant pour les institutions et les entreprises, la santé mentale a été désignée « Grande cause nationale 2025 ». Objectif : susciter un changement dans la prise en charge comme dans la perception des troubles associés.

Le lourd impact de la pandémie sur notre santé mentale
Sidération, peur de la contamination, deuil, confinements, isolement social, incertitudes économiques… La crise sanitaire liée au Covid-19 a profondément affecté notre équilibre psychique et provoqué une hausse massive de la prévalence des troubles mentaux à travers le monde. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les cas d’anxiété et de dépression ont augmenté de 25 % au cours de la première année de la pandémie(1).
Quatre ans plus tard, le virus n’est plus une menace planétaire, la vie a repris son cours… mais notre santé mentale continue de se dégrader. D’après Santé Publique France, une part significative de la population française demeure fortement éprouvée. Ainsi, 30 % des adultes présentaient des signes anxieux ou dépressifs en septembre 2023(2). Les recours aux soins d’urgence pour troubles de l’humeur, pensées et gestes suicidaires, en hausse depuis 2020, se maintiennent à un niveau élevé. Cette progression s’est même poursuivie chez les adolescents et les jeunes de 18 à 24 ans(3).
Une société psychologiquement fatiguée
Les causes de mal-être sont par essence individuelles et complexes, car influencées par des facteurs biologiques, socio-économiques et environnementaux. À l’échelle collective, on peut toutefois relever une succession de crises apparues à la suite du Covid-19 — conflits internationaux, actes terroristes, tensions politiques et sociales, inflation… — qui ont pesé et pèsent encore sur le moral des Français.
S’y ajoutent, en toile de fond, le dérèglement climatique — l’éco-anxiété toucherait 20 à 30 % de la population(4) —, la souffrance au travail, la précarité et le chômage, ainsi que la détérioration du lien social — 44 % de nos concitoyens déclarent se sentir seuls, cette proportion culminant à 62 % chez les 18-24 ans(5). À l’instar d’un organisme déjà affaibli, ce contexte sociétal oppressant fragilise encore davantage le corps social et le rend psychologiquement moins résistant.
Une composante essentielle de la santé globale
L’OMS définit la santé mentale comme un « état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté ». On parle de trouble psychique lorsque cet équilibre est perturbé, entraînant un sentiment de détresse et une altération majeure de la pensée, de la régulation des émotions ou du comportement.
Le spectre est large : anxiété et dépression — les plus répandus —, phobies, addictions, troubles bipolaires, stress post-traumatique, schizophrénie, déficience mentale… L’OMS estime que ces maladies concernent chaque année près d’un cinquième de la population, soit 13 millions de Français(6). Un coût social, sanitaire, mais aussi économique : selon le ministère de la Santé, les dépenses remboursées au titre des affections psychiques et psychiatriques constituent le premier poste de l’Assurance maladie, devant les cancers et les pathologies cardiovasculaires(7).
• Une personne sur trois sera touchée par un trouble mental au cours de sa vie(7).
• La prise en charge des maladies psychiatriques en France a représenté plus de 25 milliards d’euros en 2021, soit 12,4 % des dépenses totales de santé(7).
• Le coût global de la santé mentale, qui tient également compte des coûts indirects (baisse de la qualité de vie, perte de revenus, invalidité et réduction de l’espérance de vie), est évalué à 163 milliards d’euros en 2023(8).
Faire de la santé mentale une priorité de santé publique
En réponse, le gouvernement a annoncé faire de la santé mentale la « Grande cause nationale » de l’année 2025. Réclamée par les spécialistes du secteur, cette labellisation permettra de donner une visibilité accrue à cet enjeu longtemps relégué au second plan, en le plaçant au cœur des priorités publiques et médiatiques une année durant. Elle donnera lieu à une vaste campagne de sensibilisation et de « déstigmatisation », pour faire évoluer le regard des Français sur ces pathologies et les inciter à prendre soin de leur état psychologique au même titre que leur santé physique.
En parallèle, l’État s’engage à mobiliser les ressources nécessaires pour développer la prévention et le repérage précoce, améliorer l’accès aux soins partout sur le territoire français et mieux accompagner les personnes concernées dans toutes les dimensions de leur vie quotidienne, telles que l’éducation, le logement, les loisirs et bien sûr l’emploi.
Des salariés de plus en plus exposés
Car la sphère professionnelle n’échappe pas à cette crise d’ampleur, loin de là. Phénomène de plus en plus documenté, la santé mentale au travail ne cesse de décliner depuis la pandémie. D’après une récente étude(9), 42 % des salariés français se trouvent en situation de détresse psychologique — 49 % dans les très petites entreprises (TPE) et 53 % dans celles de taille intermédiaire (ETI). Parmi eux, huit sur dix attribuent leur état, totalement ou partiellement, à leur environnement de travail.
Autre indicateur préoccupant : 30 % des salariés présentent un risque de syndrome d’épuisement professionnel — ou burn-out —, dont 11 % à un niveau « sévère ». La dégradation des conditions de travail, le manque de reconnaissance, le conflit de valeurs ou encore le sentiment d’inutilité figurent parmi les facteurs les plus cités. Autant de difficultés rarement évoquées sur son lieu de travail, tout signe de vulnérabilité y étant souvent mal perçu.
Un pilier incontournable du bien-être collectif
Cette « épidémie silencieuse » a pourtant des conséquences tangibles : absentéisme, baisse de la productivité, perte de talents et, in fine, moindre performance de l’entreprise. Les troubles mentaux représentent ainsi le premier motif d’absence au travail (22 % des arrêts maladie) et leur coût, pour l’employeur, s’élèverait à 3 000 euros par an et par collaborateur(10). Pour y faire face, de nombreuses initiatives voient le jour : ligne d’écoute psychologique, ateliers de gestion du stress, formation des managers aux risques psychosociaux…
Aujourd’hui, il est dans l’intérêt des dirigeants et responsables RH de prendre le sujet à bras-le-corps, en intégrant la santé mentale dans la culture d’entreprise, en facilitant l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle, en encourageant une communication ouverte et bienveillante, en levant tabous et préjugés qui entourent encore la souffrance au travail.
Le défi est éminemment collectif. À terme, une société mieux outillée pourra non seulement améliorer la qualité de vie de ses citoyens, mais aussi renforcer leur résilience face aux crises futures.
(1) « Mental Health and Covid-19 : Early evidence of the pandemic’s impact », OMS, 2022.
(2) Résultats de la vague 37 de l’enquête CoviPrev menée du 11 au 18 septembre 2023, Santé Publique France.
(3) Point épidémiologique national mensuel sur la santé mentale, Santé Publique France, octobre 2024.
(4) Étude « Éco-anxiété : analyse d’une angoisse contemporaine », Fondation Jean-Jaurès, novembre 2021.
(5) Sondage « Les Français et la solitude », Ifop, janvier 2024.
(6) État d’avancement de la feuille de route Santé mentale et psychiatrie, ministère de la Santé et de la Prévention, mars 2023.
(7) Étude stratégique « La prise en charge des troubles psychiques et psychologiques : un enjeu majeur pour notre société », Haut-commissariat au Plan, juin 2024.
(8) Étude « The cost of mental disorders in France », Fondation FondaMental, 2023.
(9) 13e baromètre sur l’état de santé psychologique des salariés français, Empreinte humaine, septembre 2024.
(10) Baromètre de la santé mentale des salariés, Teale, 2023.
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L’objectif étant de rendre le parcours accessible à tous les patients, les consultations psychiatriques, aux tarifs conventionnés, sont remboursées par l'Assurance maladie et les consultations de psychologues, plafonnées à 50 euros, peuvent être prises en charge par votre mutuelle AG2R LA MONDIALE (selon les conditions de votre contrat).