Pour une retraite active et généreuse, le choix du bénévolat

Depuis 15 ans, les différentes formes de solidarités en France sont scrupuleusement étudiées par le réseau d’experts Recherches & Solidarités. L’association dresse ainsi un bilan de l’année 2024⁽¹⁾ qui fait état de profondes évolutions en matière de pratiques bénévoles. Tout d’abord, après un fort repli pendant et l’année suivant la pandémie de Covid-19, le retour des bénévoles se confirme. Près d’un quart des Français (24 %), soit environ 12,5 millions de personnes, s’investissent aujourd’hui dans une association, un niveau similaire à celui d’avant-crise sanitaire.

Une autre tendance observée depuis plusieurs années semble se vérifier : les moins de 35 ans sont de plus en plus nombreux à s’impliquer (30 % en 2024), tandis que les plus de 65 ans le sont de moins en moins (23 % en 2024 contre 31 % en 2019). Enfin, le bénévolat désormais est plus ponctuel. La proportion de celles et ceux qui y consacrent du temps chaque semaine connaît elle aussi une baisse continue. 9 % de nos concitoyens assurent le bon fonctionnement des associations et les font vivre au quotidien, quand ils étaient 12,5 % en 2010. Majoritairement composée de retraités, c’est donc la colonne vertébrale de la vie associative qui se trouve ainsi fragilisée, privée à la fois de la disponibilité et de l’expérience des seniors.

Pourtant, le bénévolat apporte de multiples bienfaits à titre individuel et constitue de fait une activité privilégiée lorsque l’on est à la retraite. Être investi dans une association permet de rester physiquement et intellectuellement actif, de conserver une vie sociale riche d’interactions et de freiner ainsi les effets du vieillissement. Diverses études ont corrélé la pratique bénévole à une meilleure santé — réduction du risque d’hypertension artérielle de 40 %⁽²⁾ et du risque de troubles cognitifs de 27 %⁽³⁾, atténuation du stress et de l’anxiété⁽⁴⁾…

L’engagement citoyen est une expérience valorisante qui renforce l’estime de soi. Il offre l’opportunité de transmettre ses connaissances et ses compétences, en particulier aux jeunes générations. Il permet de donner du sens à son temps libre en se rendant utile aux autres et en restant acteur de son quartier, de sa commune et de la société en général. À titre collectif enfin, la vie associative est primordiale pour la cohésion sociale et la solidarité nationale. Comme l’a brutalement rappelé la crise du Covid-19, pendant laquelle les associations ont dû faire preuve d’agilité et d’innovation — par le « télébénévolat » notamment — pour continuer à agir au service de l’intérêt général.

C’est dans ce contexte que le site JeVeuxAider.gouv.fr a vu le jour. Mise en ligne lors du confinement de mars 2020 suite à l’appel à la mobilisation collective du président de la République, la plateforme publique du bénévolat connaît alors un succès considérable. Portés par un élan de solidarité inédit, près de 300 000 citoyens s’y inscrivent en l’espace de quelques semaines, pour répondre aux besoins immenses d’associations intervenant auprès des populations les plus affectées par les restrictions sanitaires — distribution alimentaire, soutien téléphonique aux personnes isolées, portage de courses, garde d’enfants…

Depuis, le dispositif, dont la raison d’être est de « promouvoir et favoriser l’engagement de chacun pour tous », est devenu pérenne. JeVeuxAider a poursuivi son développement en se déployant sur tout le territoire et dans tous les domaines d’action — solidarité, sport, santé, culture, protection de la nature, éducation, inclusion… Aujourd’hui forte de 460 000 bénévoles et plus de 11 000 organisations partenaires, la plateforme est ouverte à toutes les formes d’aide — en présentiel et à distance, ponctuelles ou récurrentes — afin de lever les freins à l’engagement.  

Mais il n’est pas toujours facile de sauter le pas ni de faire son choix face à une « offre » de missions abondante. C’est pourquoi, en partenariat avec l’action sociale d’AG2R LA MONDIALE, le régime de retraite complémentaire Agirc-Arrco propose un programme d’accompagnement d’une durée de six mois visant à faciliter le passage à l’action. Baptisé « 10 raisons de s’engager », ce dispositif gratuit sur simple inscription s’adresse aux actifs en fin de carrière (à moins de deux ans de la retraite) ainsi qu’aux jeunes retraités (depuis moins de deux ans). Il se compose d’un ensemble de services destinés à guider les futurs bénévoles tout au long de leur démarche : un entretien téléphonique sur rendez-vous pour présenter le parcours et répondre à leurs questions (en test dans les Hauts-de-France et en Occitanie aujourd’hui, dans d’autres régions demain), des webinaires généralistes et thématiques animés par des experts pour aller plus loin, des rencontres conviviales organisées dans les locaux d’organismes partenaires afin de créer du lien, ainsi que des bulletins d’information réguliers.

Dans ce cadre, les villes de Montpellier et de Narbonne, ainsi que les communautés de communes du Pays de Mormal et de Pévèle Carembault dans le Nord, expérimentent actuellement l’intervention d’un bénévole référent local lors des rencontres, ce qui permet d’enrichir le partage d’expérience. Les participants peuvent ainsi découvrir et tester les différentes possibilités d’engagement qui s’offrent à eux, définir leur projet de bénévolat, être soutenus pas à pas dans leur cheminement et, enfin, choisir les missions correspondant à leurs envies, de façon conviviale et personnalisée. Le meilleur moyen d’aider les bonnes volontés à trouver leur juste place.